Quelques
mots sur les imprévus du concert de ce mercredi.
Contre toute attente Radikal Satan décide de jouer en acoustique
dehors sans en faire part à qui que ce soit. Il est alors environ
21h30, le petit bar est rempli, le groupe parisien vient de finir
de jouer, et le concert doit se terminer à 22h. Il fait doux,
les rues de Montreuil sont désertes et calmes, le trio s’installe
devant un garage, entre une benne et une palissade, sur le trottoir
d’en face. Petit à petit les gens affluent, mais dès
les premières notes le patron du bar se fraye un chemin parmi
les quelques personnes amassées, intervient atterré,
ne comprend pas la tournure que prend l’évènement,
interdit catégoriquement ce concert en plein air. C’est
un peu la confusion, beaucoup subissent, beaucoup s’enthousiasment
pour cette initiative, beaucoup aussi trouvent que c’est con,
que c’est surtout foutre dans la merde les gens qui organisent,
ceux qui se sont démenés pour trouver un lieu, pour
avoir un « bon deal » avec le bar. Sans renoncer, ils
transportent leurs affaires à quelques mètres plus loin,
au fond d’un terrain vague, entre deux murs et sous un panier
de basquet défoncé, ils installent des petites bougies
et jouent de la musique ce soir comme ils le voulaient : dehors, dans
la rue, totalement en acoustique, on faisant résonner les instruments
dans ce quartier populaire tranquille où finalement personne
n’appela les flics, sans contrainte ni de temps ni d’espace,
avec cette poésie rare que comporte la dérive improbable
d’un sentiment de liberté soudaine.
Oui ils ont sans doute grillé beaucoup d’entre nous auprès
de ce lieu, ce « contrat » passé avec un patron
de bar aura été (malgré un chiffre d’affaire
que l’on ne peut supposé que conséquent) bien
sûr trahit. Quelque part, à aucun moment ils ne se sont
posés la question de savoir si c’était ok pour
nous, si ce n’était pas un mauvais coup pour les personnes
à qui ça faisait plaisir de les accueillir. Tout est
passé à la trappe, c’était jouer dehors
qu’ils voulaient, rien à foutre des potes des flics du
bar de tout.
Celles ou ceux qui n’ont pas appréciés, je les
comprends. C’est peut-être ingrat, pas sympa, absurde
de la part de Radikal Satan. Mais ce qu’ils peuvent reconnaître
aussi, c’est que ce fût magnifique.
A bientôt !
Petit
bilan de cette soirée à rebondissements où une
centaine de personnes se sont pointées...
261
euros récoltés (161 euros en prix libre + 100 euros
refilés par le bar) :
140
euros pour le camion en tournée (TG et Radikal Satan)
70 euros pour le groupe local (Little Ballroom)
21 euros remboursements frais orga (gomorrhe/orgakliton)
30 euros soutien sono.
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